Un site d’exception

Petit bout de terre situé sur la côte est du Cotentin, l’Ile Tatihou est dominée par la silhouette massive de la Tour Vauban, sentinelle de pierre et joyau de l’architecture militaire côtière, édifiée sur les plans de l’ingénieur Vauban.

Depuis le 7 juillet 2008, cet édifice et sa sœur jumelle, la Tour de la Hougue, sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, signe de qualité d’un patrimoine d’exception.

Tatihou reflète d’abord l’austérité avant de se laisser dévoiler. A l’abri de ses digues, c’est un lieu à multiples facettes offrant un subtil mélange de pierre et de nature. Au fil de la découverte, les murs racontent l’histoire de marins en quarantaine, de chercheurs, d’enfants en « rééducation » et de la bataille navale de la Hougue dont l’issue tragique mit en évidence la nécessité de défendre la rade par l’édification des deux tours.

Site protégé par le Conservatoire du Littoral, l’Ile Tatihou offre aux visiteurs amoureux de nature et d’histoire une palette de découvertes variées : trois jardins différents mais aussi de nombreuses espèces d’oiseaux, qui, au fil des saisons, séjournent ou traversent ce petit îlot. L’Île Tatihou était déjà connue par les biologistes, notamment au XIX^e siècle, en raison de sa diversité faunistique et floristique.

Le projet Portes du Temps 2011

« Chercheurs au Muséum de Tatihou »

Le conseil général et le site Tatihou ont choisi cette année de plonger les enfants dans le monde fascinant de la biologie, à l’époque où des chercheurs du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris étaient présents sur l’Île. Le parcours-découverte sera mis en scène, avec la participation de comédiens, de manière à immerger les enfants dans le XIX^e siècle et leur permettre de s’impliquer au maximum dans un contexte historique qui leur est parfois peu familier.

La thématique retenue et les propos des chercheurs s’interrogeant sur la raréfaction des espèces marines sont en lien avec les problématiques écologiques et environnementales d’aujourd’hui. Les enfants sont déjà sensibilisés à la modification du climat, à la dégradation de notre environnement et ne sont pas sans avoir entendu parler de ces bateaux-usine qui ont un impact négatif sur les espèces vivantes. Afin de répondre à la raréfaction de la diversité biologique, les chercheurs vont s’interroger sur les modes de reproduction, notamment celle du turbot, et la pisciculture. En parallèle de parcours, une réflexion peut être menée sur l’impact de l’élevage de masse : saumons, crevettes en Asie… Même si le thème conduit à la réflexion, c’est bien d’une manière ludique qu’il a été présenté, afin d’amener les enfants et les jeunes à comprendre et à prendre conscience de ce qui les entoure et à adopter un comportement éco-citoyen.

Tout au long du parcours, les enfants participeront à différentes activités, soit en autonomie ; soit sous la houlette d’un comédien. Les enfants pourront tester leurs connaissances en biologie dans le laboratoire, s’essayer à la création d’un alguier , mettre à l’épreuve leur esprit d’équipe avec la construction d’un château d’eau miniature, tenter de repérer l’architecture datant de l’époque du Muséum ou encore établir une charte environnementale à partir des problématiques constatées sur le site.

Le thème choisi cette année ne mènera pas les enfants vers tous les points du site : seuls ceux en lien avec la thématique et la servant seront exploités. Le musée ne fera donc pas partie du parcours cette année. Toutefois, et au contraire de l’année passée, le fort et la Tour Vauban feront partie intégrante du parcours. Il est important de garantir la cohérence et la cohésion de l’animation ainsi que de créer un lien entre passé et présent tout au long du parcours.

Intervenants

Le travail en amont

Tous les acteurs du projet sont sollicités en amont de la période de l’animation des « Portes du Temps », soit depuis le mois de janvier. . L’équipe de l’Île Tatihou, conjointement avec les Francas, est en charge de la partie administrative et pédagogique tandis que la compagnie de théâtre Papillon Noir s’occupe de la mise en scène, de la création du scénario et de l’animation de l’opération. A noter par ailleurs que l’intégralité du discours scientifique a été élaboré en coordination avec le biologiste de l’Île Tatihou.

Du fait de la thématique d’actualité, les animateurs des centres de loisirs vont sans souci trouver des actions à mener en amont, comme en aval, de cette journée : rencontre avec des pêcheurs, découverte des armements de bateaux, distinction entre élevage et cueillette (moules de bouchot / moules de Barfleur), …

Pendant l’action Portes du Temps

L’équipe Tatihou sera présente et impliquée chaque jour pour assurer le bon déroulement de l’animation tout au long du mois de juillet. Le choix a été fait de proposer un certain nombre d’activités en autonomie où l’animateur sera le seul interlocuteur de son groupe, lui permettant de passer d’un statut de spectateur à celui d’acteur du projet. Une visite de l’exposition présentée dans le fort de l’Île a également été intégrée au parcours. Trois personnes se partageront les différentes tâches journalières : le biologiste, un stagiaire et un saisonnier.

La compagnie de théâtre

La théâtralisation des connaissances et du parcours est un élément indispensable à cette animation, de manière à éviter l’écueil d’un discours didactique et/ou scolaire et d’apporter une certaine légèreté qui permettra de susciter plus facilement l’intérêt des enfants. Tout ce travail de théâtralisation a été réalisé par la compagnie de théâtre Papillon Noir. Cette dernière, forte de sa participation au même projet l’année passée, met à profit toute son expérience pour produire un discours le plus adapté possible aux publics accueillis.

Les costumes « vieillots », le jeu de scène guindé et le verbe maniéré permettront une mise à distance entre le XIX^e siècle et aujourd’hui. Cependant, la problématique de la raréfaction des espèces évoquée est contemporaine aux deux périodes.